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célébration du 155ème anniversaire des combats de Bazeilles

07 septembre 2025 Commémorations
Publié par Marc GOSSELIN (083)
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Le 17 août 1870, un mois après la déclaration de guerre de Napoléon III contre la Prusse, plus de 120 000 hommes sont rassemblés au camp de Châlons. L’armée de Châlons, mise sur pied le jour même, et se préparant à se faire envahir par les troupes bavaroises envoyées par la Prusse, se réfugie à Sedan. Ignorant le mouvement d’envergure qui se prépare contre lui et pressé par un ennemi qui se rapproche rapidement, le maréchal Mac-Mahon, commandant de l’armée de Châlon décide d’engager la bataille au sud de Sedan, à Bazeilles. Situé entre la Meuse et la forteresse de Sedan, le village de Bazeilles est l’un des principaux obstacles au sud-est et une position clé sur la route de Sedan.

C’est à la Division Bleue, la première division de marine qui réunit marsouins (infanterie de marche) et bigors (artillerie), qu’échoit la mission capitale de tenir le village de Bazeilles. Dans la soirée du 31 août 1870, le maréchal Mac-Mahon, qui a été rejoint par l’Empereur à Sedan, n’a toujours pas conscience de la supériorité numérique considérable de son adversaire, ni de la manœuvre d’encerclement qui se prépare contre lui. Dans la nuit, près du pont de chemin de fer, une fusillade déclenche une débandade. Comme les renforts allemands commencent à arriver, la bataille atteint rapidement un niveau d’intensité élevé. Au petit matin, le combat se poursuit à Bazeilles : 120 000 soldats français sont faits prisonniers, et le vaste matériel de guerre de l’armée et de Sedan est remis aux Prussiens.

Morts en ligne, la bataille de Bazeilles, peint en 1873 par Auguste Lançon, montre un champ de débris avec les corps des soldats français qui gisent là, comme s’ils étaient tombés les uns après les autres, tenant leur ligne jusque dans la mort. Une fumée noire tourbillonne au-dessus de Bazeilles, choisit comme point de fuite par le peintre, afin de représenter l’immense incendie qui a ravagé tout le village. Au premier plan, un soldat est sans chaussures mais tient toujours son arme contre lui. Les affaires personnelles des soldats français au sol sont éparpillées, évoquant toute la violence des combats. Au second plan, les Allemands se dirigent vers Bazeilles en feu. Observant la scène depuis leurs chars ou à pied, les Allemands dépassent cette vaillante ligne de front française, réduite à néant. Deux officiers discutent en regardant les corps gisants au premier plan, alors qu’à leurs pieds ont reconnaît les pantalons rouges des officiers français.

Le tableau dépeint le sacrifice et l’héroïsme des Français, qui se sont battus jusqu’à leur dernier souffle, tenant leur ligne face à l’ennemi. Cet héroïsme est illustré dans le tableau avec un jeu d’ombre et de lumière : les Français tombés au combat reposent sur un sol clair, presque lumineux, teinté d’un jaune chaud, créant un contraste saisissant avec les tons grisâtres du ciel. Ce contraste est visible dans les panaches de fumée provenant du village de Bazeilles, à peine perceptible à l’horizon, et ajoute à l’impression de chaos et de destruction.

 

Claudia Bonnafoux, web-éditrice des sites de la Fondation Napoléon (avril 2024)

 




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